Natixis termine l'année 2010 en beauté
Après Société Générale et BNP Paribas, c'est au tour du groupe BPCE de publier des bénéfices record sur l'année 2010. L'établissement souligne les bonnes performances de la banque de financement et d'investissement, de l'épargne et des services financiers spécialisés. 2010 traduit le redressement et la montée en puissance de Natixis, qui enregistre un bénéfice net de 1,7milliard d'euros, témoignant ainsi de l'efficacité du recentrage stratégique réalisé , déclare François Pérol, président du directoire de BPCE, dans un communiqué.
De son côté, la maison mère enregistre elle aussi une belle performance, avec un bénéfice net de 3,6 milliards d'euros sur 2010, multiplié par sept par rapport à 2009. Le groupe a réussi à dégager des synergies de coûts, dans le cadre de son plan stratégique, baptisé New Deal, à hauteur de 142 millions d'euros. Les résultats ont également été portés par l'évolution favorable du portefeuille d'actifs illiquides, qui n'ont amputé le résultat que de 182 millions l'an passé, contre 2,863 milliards d'euros en 2009.
Fort de cette rentabilité, BPCE n'aura pas à augmenter son capital pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires de Bâle III. Mieux : elle pourra rembourser intégralement l'État avant la fin du premier trimestre 2011 (au lieu de la fin 2012) et distribuer des dividendes à ses actionnaires.
Retenir et attirer les talents
Le groupe BPCE, qui compte 125 000 collaborateurs, semble donc bien parti pour procéder à de nouveaux recrutements, notamment dans sa BFI. Financements de projets, marchés obligataires (fixed income) et marchés actions devraient voir leurs effectifs renforcés. Nous devons faire venir du "sang neuf" , confiait récemment dans nos colonnes Alain Delouis, DRH et membre du comité exécutif de Natixis.
Plus facile à dire qu'à faire, car si la banque est plus attractive aujourd'hui qu'il y a 18 mois, il y a encore du pain sur la planche pour convaincre certains de venir et dissuader d'autres de partir. Pour preuve, Natixis a dû récemment faire face à la démission de Luc Giraud et Ravi Viswanathan, les fondateurs de la boutique de produits structurés NexGen qui compte pourtant parmi l'une des entités les plus rentables (Les Échos, abonnement).
Le départ de ces deux figures historiques des métiers actions n'est pas franchement une surprise si l'on considère que la banque se situe encore assez loin derrière ses concurrentes sur les dérivés actions. Les RH doivent se montrer plus proactives , reconnaît d'ailleurs Alain Delouis qui compte mettre en place dès la fin de l'année des comités de carrière, chargés d'examiner avec les managers les carrières à un horizon de 3 à 5 ans en fonction des souhaits exprimés par les collaborateurs et des besoins de l'entreprise.