Belfius pourrait supprimer 1 000 emplois sur les quatre prochaines années
La direction de Belfius (ex-Dexia Banque Belgique) veut supprimer 1 000 des 6 000 emplois actuels durant les quatre prochaines années, selon plusieurs sources bien placées citées aujourd’hui par les journaux De Standaard et Het Nieuwsblad. Ce qui revient à quelque 250 emplois par an. La nouvelle réduction de personnel, qui toucherait principalement des fonctions de support dans les bureaux de Belfius, est nécessaire pour rétablir le rapport entre les coûts et les revenus de manière à ce qu’il soit en ligne avec le marché.
Actuellement, ce ratio est de 87%, ce qui est beaucoup plus élevé que les 70% des banques telles que KBC et BNP Paribas Fortis. Les raisons de cette différence sont simples, selon les deux journaux. A la suite du démantèlement de Dexia, les revenus de Belfius ont été longtemps sous pression tandis que, du côté des coûts, la banque d’Etat a été contractuellement obligée d’offrir un emploi à 323 travailleurs de la holding résiduelle. Pour se sortir de cette situation déséquilibrée, les coûts doivent être fortement revus à la baisse (RTL.be).
Vers un gel des recrutements ?
Cette nouvelle intervient alors que l’on vient tout juste d’apprendre, sur base du rapport annuel 2011 de Dexia Banque Belgique, que les 11 membres du comité de direction ont touché en 2011 une rémunération fixe de 3,09 millions d’euros. A ce montant, s’ajoutent des rémunérations variables différées de 250 000 euros au titre de l’année 2009 et de 320 000 euros au titre de l’année 2010. Par contre, en raison des résultats dans le rouge de l’année 2011, il n’a pas été question de rémunération variable en 2011 ni pour les membres du comité de direction ni pour le senior management.
Invitée à réagir sur les suppressions de postes, Dexia n’a pas souhaité faire de commentaire, indiquant qu’elle ne peut « ni infirmer ni confirmer ces chiffres ». Une première concertation de deux jours avec les syndicats est prévue pour les 18 et 19 juin. On ne s’attend toutefois pas à des licenciements secs. La direction pourrait ainsi miser sur les départs naturels. Au delà de la suppression de postes se pose également la question de savoir si Befius gèlera tout recrutement dans les mois à venir. Si tel est le cas, cela pourrait sérieusement affecter les prévisions d’embauches de la Febelfin qui table sur 3 000 à 3 500 recrutements dans le secteur financier belge en 2012. Bref, une bien mauvaise nouvelle pour la place financière belge déjà affaiblie par la crise et qui s’en serait bien passée…