Le « meilleur métier » (financier) au monde prend sa revanche !
Si les banquiers d’investissement réfléchissent désormais à deux fois avant de parler de leur profession dans les diners mondains, les actuaires ne sont pas non plus exempts de soucis dans leur vie sociale.
« Il y a énormément de blagues sur les actuaires, vus comme des personnes introverties, ou l’image du job d’actuaire comme caricaturé comme très ennuyeux, explique Lynda Whitney, actuaire et associé chez Aon Hewitt, à Londres. La blague plus classique : "Comment repérez-vous un actuaire extraverti ? Il regarde vos chaussures plutôt que les siennes quand il vous parle" ».
Pourtant, l’actuariat serait la vocation la plus porteuse, selon une récente étude américaine menée par le site CareersCast.com. L’emploi d’actuaire en effet atteint le meilleur score du classement, réalisé à partir de divers critères (environnement de travail, travail physique, rémunération, stress, perspectives d’embauches). Ce n’est pas ce qu’ont retenu - au passage - les médias français de cette étude, préférant s’intéresser au "pire métier" à savoir celui de journaliste, reléguant ainsi le métier d’actuaire à la fin de leurs papiers (quand il est seulement évoqué).
Pénurie et salaires en hausse résument le marché de l'emploi des actuaires
Contrairement aux journalistes, l’actuaire n’a lui aucun mal à trouver un emploi, ni un décrocher une rémunération attractive. La pénurie d’actuaires a été exacerbée au cours des 18 derniers mois en raison de l’implémentation de la nouvelle réglementation Solvabilité II en Europe.
« Mutuelles, caisses de retraites, réassureurs : 90% des sociétés d’assurances sont en recherche d’actuaires », nous avait récemment confié Thierry Mageux, business development director de Robert Half Financial Services. Même écho de Louise Enescaux du cabinet Hudson, qui classait les actuaires parmi les fonctions « les plus convoitées » en assurance.
Voie royale, job en or… l’actuariat ne manque pas de sobriquets. Une manière de souligner les belles rémunérations, en hausse de 20 à 30 % en l’espace de quelques années seulement, selon le cabinet Robert Walters. Le mouvement haussier ne semblent pas s’interrompre, puisque l’actuaire est perçu comme l’un métier pour lequel la mobilité vers un nouveau job paiera le plus en 2013. Un actuaire avec 3 à 6 ans d’expérience voit son salaire osciller entre 50 et 75k euros, alors que la rémunération d’un professionnel avec plus de 12 ans d’expérience se situe au minimum à 95K euros et jusqu’à 150k euros.
La carrière parfaite passe désormais par une mobilité à l'étranger
De plus en plus tourné vers le business et les clients, le métier évolue cependant à grands pas et nécessite des qualités de communication et implique plus de déplacements.
« Le succès d’une carrière va dépendre surtout de la volonté à aller chercher des postes à l’étranger, relève Steve Stubbings, directeur général du cabinet de recrutement spécialisé The Emerald Group. Il y a plein de postes à Singapour, Hong Kong, en Australie et en Europe continentale. Encore faut-il que les actuaires se montrent suffisamment dynamiques pour aller chercher ces jobs ! ». Après tout, les actuaires français ont tous les atouts pour connaitre la popularité de leurs compatriotes DAF à l’étranger.
À LIRE AUSSI :
À ce rythme, vous aurez bientôt plus de chances d’être embauché par un assureur que par une banque
Le secteur financier où les salariés sont heureux de travailler
Cinq métiers qui recrutent des profils experts dans l’assurance