300k€, ce sont les indemnités maximum des candidats au départ chez SocGen si le PSE était confirmé
Suite à l’annonce de la nouvelle organisation mi-février, Société Générale pourrait supprimer entre 600 et 700 postes en France, selon une dépêche Reuters citant des sources syndicales. Cette information, qui n’a pas été confirmée par la banque, pourrait réjouir un certain nombre d’employés de la Société Générale candidats aux départs.
S’il venait à se confirmer, le plan pourrait en effet donner une nouvelle chance aux salariés qui n’ont pas pu bénéficier du dernier plan de départs volontaires (PSE), l’an passé, de partir à nouveau dans de bonnes conditions. Rappelons que plus de 2.200 salariés avaient exprimé leur souhait de profiter de ce plan 10 jours seulement après son ouverture alors que la banque ne prévoyait que 880 suppressions de postes. À l'époque les indemnités étaient comprises entre 30.000 et 290.000 euros.
La bonne nouvelle est que l’accord global sur l’emploi signé en début d’année entre les syndicats et la direction de la banque a permis de fixer dans le marbre ces avantages. "Nous avons obtenu les mêmes niveaux d'indemnités de départ dans le cadre d'un éventuel plan de départs volontaires. Seule différence, la prime de majoration pour les départs rapides n'a pas été conservée. Elle portait le plancher des indemnités de départ à 50k euros au lieu de 30k euros", nous a précisé Michel Marchet, représentant de la CGT, qui confirme donc la fourchette du montant des indemnités de 30 à 290k euros.
L’information d'un prochain plan de suppressions de postes est toutefois loin d’être confirmée. Selon Reuters, la direction de la banque aurait évoqué lors d'une réunion mercredi dernier avec les syndicats "le regroupement de quatre pôles en deux" dans le quartier de la Défense, près de Paris, avec à la clé "un impact sur l'emploi de 600 à 700 postes supprimés". La banque envisagerait par ailleurs le reclassement de 50 à 100 emplois hors de l'Hexagone.
"Aucun chiffre n’a été évoqué lors de cette rencontre", nous a confié un représentant de la CFDC. "Ce ne sont que des spéculations", a renchéri un délégué syndical de la CFDT.
Contactée ce matin, la banque ne souhaite pas commenter. "Si des suppressions de postes étaient décidées dans le futur, les départs ne seraient pas contraints, et la mobilité interne serait largement favorisée", nous a indiqué un porte-parole. En revanche, "aucun chiffre, ni aucun calendrier ne peut être donné à cette heure", nous a-t-on indiqué. Les syndicats n’anticipent pas d’annonce avant le second semestre.
Ces derniers sont néanmoins persuadés que la simplification de la structure par la fusion de pôles d’activités ne sera pas indolore. "Passer de 6 à 3 grands pôles d’activités, avec notamment la BFI absorbant également les activités de gestion privée de gestion d’actifs, aura nécessairement des répercussions sur l'emploi, avant tout sur les fonctions managériales et les fonctions supports", anticipe un syndicaliste de la CFDT.
Les populations des back-offices, des services informatiques et juridiques sont particulièrement inquiétées. Rappelons que la banque prévoit une externalisation de 400 postes de back-office dans le cadre du projet Mikado, un chiffre évoqué en décembre dans la presse, et que la banque n’a pas souhaité confirmer depuis.
Côté management, d’éventuelles coupes au niveau des postes de managers et autres responsables d'activités pour cause de doublons n'auraient pas que des conséquences négatives pour l'emploi financier à Paris sur le long terme. Ces suppressions de postes pourraient entrainer des départs opportunistes de personnes avec des vélléités entrepreneuriales. On pourrait ainsi voir fleurir quelques structures à Paris, à l’instar de Française IS, lancée l'été dernier par deux ex-SGCIB : Sofiène Haj-Taieb, ancien responsable-adjoint des marchés de capitaux chez SG CIB, et Arnaud Sarfati, ancien co-responsable mondial Solutions Cross-Asset chez SocGen. La structure déchauche activement des banquiers depuis sa création.