Les plans de recrutement des Big Four en France pour 2016-2017
L'automne est la période où les grands cabinets de conseil et d'audit communiquent sur leurs plans de recrutements pour l'année fiscale à venir. Si Deloitte et PwC ont déjà publié les détails de leurs plans, KPMG et EY ne sauraient tarder à le faire à leur tour. En attendant, nous leur avons demandé de nous fournir de premières indications. Voici donc, cabinet par cabinet, les volumes de recrutement, leur répartition ainsi que les profils qui seront les plus recherchés d'ici la fin 2016 et sur l'année 2017 :
DELOITTE : recruter des profils qui n'existaient pas il y a 5 ans
Pour l'ensemble de ses activités (y compris In Extenso, sa filiale d’expertise comptable), Deloitte va recruter 2.200 collaborateurs en CDI pour l’année fiscale 2016/2017, dont deux tiers de jeunes diplômés. A cela viendront s'ajouter 1.300 stagiaires. Deloitte maintient sa volonté de diversification des talents avec des profils issus d’écoles de commerce (50 %), d’écoles d’ingénieurs (30 %), ainsi que d’un nombre croissant de formations universitaires (20 %).
« La transformation digitale, l’évolution réglementaire, le big data ont modifié en profondeur l’environnement économique. Près de 20 % du chiffre d’affaires de Deloitte repose sur des activités qui n’existaient pas il y a 5 ans », rappelle Sami Rahal, associé directeur des ressources humaines chez Deloitte France. « Nous avons une relation historique avec les écoles de commerce et nous ouvrons davantage aux écoles d’ingénieurs et universités. Les doubles parcours écoles de commerce et ingénieurs sont particulièrement recherchés ».
Ainsi, Deloitte vise un objectif de 30% de recrutement de profils d’ingénieurs expérimentés et jeunes diplômés pour renforcer son expertise sur des compétences ciblées : data analyst, data scientist, experts en cyber sécurité, en blockchain, ingénieurs de développement, directeurs de projets, ingénieurs spécialisés dans le développement durable et l’agroalimentaire etc. Ils rejoindront notamment les équipes Deloitte de Data Analytics, Cyber Sécurité, Deloitte Développement Durable ou Deloitte Digital.
PwC : la chasse aux profils experts et ingénieurs
Pour sa part, PwC a prévu de recruter environ 1.700 personnes entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2017, notamment pour accompagner le développement de ses activités de conseil en gestion des risques et renforcer son expertise digitale. Pour ce faire, le cabinet augmente son niveau d’embauche, diversifie ses profils et poursuit le développement de ses activités d’audit, de conseil, d’expertise comptable et de conseil juridique et fiscal.
Dans le détail, PwC a prévu de recruter 800 personnes en audit, 650 pour ses activités de conseil (stratégie, consulting, transactions et juridique et fiscal), 200 pour ses activités d’expertise comptable et 50 dans ses fonctions supports (finance, ressources humaines, marketing/communication, IT).
Ces recrutements sont en hausse, notamment chez les profils experts. Le cabinet recherche en effet près de 500 profils expérimentés, parmi lesquels des auditeurs, notamment spécialisés dans les technologies de l’information, mais aussi des consultants en stratégie opérationnelle, en technologies et systèmes d’information, ou spécialistes des secteurs de la finance et de la santé, ou bien encore des fiscalistes.
Sans oublier les activités liées à la gestion des risques qui, conformément à la tendance de l’an dernier, verront leurs recrutements connaître une croissance de l’ordre de 15% pour atteindre un total de 170 recrues. Ces profils, encore émergents sur le marché des diplômés, répondent à un réel besoin des équipes pour faire face aux demandes croissantes des clients en la matière. « L’activité de conseil en gestion des risques regroupe des métiers très divers et des profils experts en data, cybersécurité, mais aussi en risk management ainsi que des actuaires », précise Virginie Groussard, directrice du Recrutement chez PwC.
Enfin, PwC entend aussi recruter davantage d’ingénieurs, qu’ils soient data analysts, data scientists, consultants en business analytics ou bien consultants en stratégie opérationnelle, technologies et systèmes d’information. Ces profils sont appelés à développer les activités de conseil et les nouvelles expertises du cabinet en transformation digitale, data analytics et cybersécurité.
En parallèle, PwC prévoit d’embaucher environ 700 jeunes diplômés, essentiellement des Bac +5 issus d’écoles de commerce, d’écoles d’ingénieurs ou d’universités, mais aussi des Bac +3 en alternance au sein des « promotions PwC » à l’Igefi et l’Enoes. PwC accueillera également 500 stagiaires, sachant que plus de la moitié de ces stages sont des stages de pré-embauche.
KPMG : des candidats ouverts sur le monde
Pour 2017, le cabinet KPMG nous indique qu'il prévoit de recruter 1.900 collaborateurs dont 1.600 jeunes diplômés (1.000 CDI et 600 stages) et 300 expérimentés. « La variété de nos métiers nous permet de recruter un large panel de profils. Nos embauches vont ainsi concerner les métiers de l’Audit, de l’Advisory et de l’Expertise Comptable-Conseil à Paris et plus largement dans l’ensemble de nos 238 implantations en France », précise un porte-parole du cabinet.
Profil du candidat idéal ? Etre motivé, avoir de fortes capacités d’adaptation, être ouvert sur le monde et montrer un désir de progresser ou s’investir au sein du Cabinet. « Nos professionnels rencontrent chez nos clients des situations toujours inédites. Ces derniers vivent en effet des transformations dans leurs organisations, nos professionnels doivent donc comprendre mais également anticiper le changement, que ce soit dans les PME ou dans les grandes entreprises », explique-t-on au sein du cabinet.
Et de compléter : « Cette agilité et cette capacité de prise de perspectives sont des compétences-clés dans un environnement changeant. Prendre du recul et pouvoir s’adapter, être capable de travailler en mode collaboratif sont autant de compétences distinctives pour nous rejoindre ».
EY : auditeurs, consultants et avocats
Le volume des recrutements continue à être très important chez EY afin de soutenir le développement sur l’ensemble de ses métiers. Pour l'année à venir, EY nous indique qu'il a prévu de procéder à 1.400 recrutements, dont 70% de jeunes diplômés et 30% de profils expérimentés. Parmi les profils les plus recherchés : auditeurs, consultants et avocats.
Là aussi, les experts sont particulièrement appréciés. Pour preuve, un rapide coup d'oeil sur le site carrière du cabinet montre que son département Financial Services Office, qui emploie un milier de collaborateurs en France, recrute actuellement pour son bureau parisien des auditeurs financiers expérimentés (5 à 8 ans d'expérience) spécialisés dans la banque ou la gestion d’actifs, des consultants expérimentés dans le secteur de la trésorerie bancaire et d’entreprise, ou bien en modélisation du risque de crédit.
EY recherche également de plus en plus d’ingénieurs, du fait notamment d’un besoin de “data scientists” spécialistes de l’analyse de “données massives” (Big Data) pour répondre aux évolutions de tous les métiers. Le cabinet nous indique par ailleurs qu'il cible les étudiants issus des meilleures écoles de commerce et d’ingénieur, ainsi que les universitaires sur ses filières métiers traditionnelles : la finance, le conseil et le juridique mais aussi sur une plus récente en pleine essor, celle du numérique.
En effet, EY joue un rôle clef auprès de ses clients dans la transformation digitale de leurs organisations et l’intégration des nouveaux challenges liés au digital. « Nous avons nous même fait évoluer nos pratiques professionnelles vers plus de flexible working afin de tirer le meilleur parti de ces outils pour nous, nos clients et nos collaborateurs », précise un porte-parole. « Les stages sont pour nous un véritable levier de formation et de sélection de nos futures recrues et nous apportons une grande attention à la qualité de l’expérience EY que vivront les personnes qui vont nous rejoindre ».
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