Natixis renforce en Asie ses effectifs qui comptent déjà 600 employés...
Un nombre croissant de banquiers français se tourne vers l'Asie, notamment pour travailler dans les banques françaises qui, contrairement à leurs concurrentes étrangères telles que Standard Chartered, Barclays ou Nomura qui toutes réduisent la voilure, ont décidé de se renforcer dans cette partie du monde. Dernier exemple en date : celui de Natixis qui prévoit d'augmenter ses effectifs en Asie regroupant à ce jour près de 600 collaborateurs répartis dans 12 pays.
« La division CIB recrutera pour compléter ses effectifs déjà présents sur les marchés asiatiques, notamment à Hong Kong, en Chine et en Australie », a ainsi récemment indiqué François Pérol, président du directoire de BPCE et président du conseil d'administration de Natixis, lors d'une interview à Hong Kong. Il n'a pas précisé le nombre de nouveaux recrutements ni leurs affectations, mais a indiqué qu'il y avait des opportunités dans les infrastructures, le financement de projet et d'acquisitions où la banque entrevoit de nombreuses opportunités.
L'an dernier déjà, la banque nous confiait avoir plus d’une vingtaine de recrutements en cours sur l’Asie (majoritairement sur Hong Kong) et précisait alors que deux tiers des recrutements concernaient des postes de front office, majoritairement au sein de la division Global Markets. Natixis indiquait par ailleurs que près de la moitié des postes à pourvoir étaient des postes seniors.
L'Asie booste la division CIB
« C'est une zone où la croissance est plus rapide que ce que nous avons connu dans d'autres régions du monde, en particulier en Europe », relève François Pérol, tout en rappelant que les revenus de la zone Asie, qui représentent désormais 11% des revenus de la division CIB, ne cessent de voir leur contribution augmenter.
Rien que pour cette année, la banque anticipe une augmentation de 20% de ses revenus dans cette région du monde, et ce après cinq ou six ans de croissance ininterrompue à deux chiffres de ses revenus dans cette partie du monde. Au troisième trimestre 2016, la division Global Markets a notamment enregistré de très bonnes performances dans le Fixed income avec des revenus records en Asie qui ont été multipliés par 4,8 sur un an.
Une présence pérenne
Plusieurs explications à cela. Pour commencer, la division CIB en Asie a profité de son implication dans les opérations de privatisation en Australie, où le premier ministre Malcolm Turnbull encourage les collectivités locales à vendre leurs actifs pour financer de nouveaux projets. La banque cible également les entreprises chinoises qui font des acquisitions et établissent des partenariats à travers le monde.
« Nous pensons que c'est une tendance stratégique et une tendance à long terme qui va continuer », explique François Pérol, et ce alors même que les autorités prennent des mesures pour limiter les sorties de yuan du pays. « Ces sorties de capitaux anéantissent les effets de la politique monétaire de soutien à la croissance », estime Alicia Garcia Herrero, chef économiste de Natixis en Asie.
Quoiqu'il en soit, la banque française entend bien maintenir sa présence en Chine où elle a ouvert l'an dernier une succursale à Pékin. « Cette ouverture démontre notre engagement en Chine et nous permet d’accompagner plus étroitement nos clients chinois dans leur croissance et mettre à leur service toutes nos expertises déjà développées en Europe et à l’international », rappelle François Riahi, responsable de la plate-forme Asie-Pacifique. De quoi rassurer les banquiers français tentés d'aller travailler là-bas.
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