L'ex-trader français de JP Morgan, surnommé la baleine de Londres, refait surface...
Le Financial News vient de consacrer un long article à Bruno Iksil, l'ex-trader français de JPMorgan Chase supposé être à l’origine de 6,2 milliards de dollars (5,6 milliards d’euros) de pertes de courtage subies par la banque américaine en 2012. En collaborant à l’enquête, il avait échappé aux poursuites des autorités financières aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni.
Depuis son licenciement de JPMorgan, Bruno Iksil ne travaille pas. Ce centralien, ancien de Natixis, a passé les cinq dernières années dans la maison familiale à 80 kilomètres au Sud de Paris à couler des 'jours heureux', faisant quotidiennent du sport (footing, vélo, natation), jouant avec ses enfants et les aidant à faire leurs devoirs. Une page qui pourrait bientôt se tourner depuis que ses avocats lui ont appris en janvier de cette année que la Réserve fédérale américaine envisageait de rouvrir le dossier.
L'occasion pour l'ex-trader de se défendre...
Pour l'ex-trader, les risques encourus sont énormes dans le cas où la Fed prouverait sa culpabilité. Bruno Iksil risquerait en effet une lourde amende et se verrait interdire d'exercer une profession en rapport avec la finance. Sauf qu'il entend bien profiter de ce rebondissement pour dire sa vérité. «J'ai été l'ennemi public numéro 1. On a voulu me décapiter, me détruire, m'écraser », indique celui qui dit vouloir restaurer sa réputation, son intégrité intellectuelle et, tout simplement, sa vie.
« Jusqu'à présent, tout cela m'a été volé », précise-t-il. A commencer par son salaire, la banque ayant selon ses dires appliqué une clause de claw-back de 80% sur l'ensemble des revenus qu'il a touché quand il travaillait comme Chief Investment Officer (selon un rapport du sénat US cité par Financial News, il aurait touché 6,8 millions de dollars en 2011).
Guère étonnant que Bruno Iksil, féru de littérature, soit en train d'écrire un livre où il donne sa version sur ce qui s'est passé dans la banque d'investissement américaine, même s'il n'a pas encore signé de contrat d'édition à ce jour. « Je dois me battre. Je n'ai pas le choix ... Je dois informer les gens de ce qui est vraiment arrivé », explique-t-il. « J'ai attendu maintenant [presque cinq] ans. Je pense qu'il est temps de dire les choses. La vérité doit être dite », poursuit-il. Et si beaucoup de monde dans son entourage lui a dit que le temps était venu de passer à autre chose, l'ex-trader répond que c'est «impossible». Affaire à suivre de près donc...
Crédits photo : ChrisSteer / gettyimages