HSBC confirme que ses gros clients corporates veulent rapatrier leurs opérations de trading sur Paris
Le groupe bancaire HSBC avait annoncé mi-janvier qu’il allait déplacer 1.000 emplois de ses bureaux londoniens vers Paris où il emploie déjà 9.500 salariés. Selon le directeur général de la banque, Stuart Gulliver, le transfert concernerait plus de 1 000 traders et sales qui génèrent environ 20% des revenus de la banque d'investissement sur les marchés mondiaux.
Évidemment, cette décision reste suspendue aux résultats de l'élection présidentielle française. D'autant plus que HSBC dit n’écarter aucune hypothèse pour l’issue du scrutin de dimanche. Le scénario de base des économistes de la banque britannique reste Marine Le Pen en tête, suivie par Emmanuel Macron, selon une note citée par l’AFP.
Toutefois, HSBC constate que de nombreux électeurs demeurent indécis et que les sondages n’ont pas été très fiables lors du Brexit ou de l’élection présidentielle aux États-Unis. Si bien que « n’importe lequel des quatre principaux candidats peut atteindre le second tour », selon HSBC.
Des clients qui ne veulent pas être pris au dépourvu
Quoiqu'il en soit, les clients de la banque semblent avoir pris une sérieuse longueur d'avance et n'entendent pas attendre les bras croisés le résultat des élections françaises et encore moins la fin des négociations autour du Brexit d'ici deux ans pour savoir si oui ou non leurs opérations de trading sur le vieux continent pourront continuer d'être gérées depuis le Royaume-Uni. D'autant plus que la perspective d'un hard Brexit n'est plus à exclure.
« Quelques-uns de nos grands clients nous demandent qu'une part plus importante de leurs activités de trading et de change soient enregistrées dans les livres de compte tenus dans notre bureau à Paris plutôt que dans nos divisions au UK », confirme ainsi Noel Quinn, responsable de la banque commerciale mondiale, lors d'une interview sur Bloomberg.
Les dirigeants des entreprises multinationales « anticipent pour s'assurer qu'ils peuvent continuer à trader indépendamment de l'issue du Brexit. Ils ne peuvent pas se permettre d'attendre une décision dont les effets ne se ressentiront pas avant deux ans », poursuit-il.
Plutôt une bonne nouvelle donc pour les traders et sales de la banque déjà basés en France qui devraient voir leur volume d'activité augmenter, ainsi que pour ceux qui s'apprêtent à venir s'y installer. Selon des sources proches de la banque, certains expatriés français de la banque se seraient d'ailleurs déjà portés candidats pour rentrer au bercail.
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