Êtes-vous prêt à travailler pour un fonds d'infrastructures en France ?
Preuve de l'intérêt de la profession financière pour ce secteur, deux études lui ont été consacrées le mois dernier. La première, réalisée par l’Association Française de la Gestion financière (AFG) et intitulée Les fonds d'infrastructures gérés en France a été conduite en février 2017 auprès de quatorze sociétés de gestion gérant des fonds d’infrastructures.
La seconde enquête émane de l’Association Française des Investisseurs pour la Croissance (AFIC) qui, pour la première fois elle aussi, présente l’activité des professionnels du capital-investissement français spécialisés dans l’infrastructure et regroupés au sein de son Club Infrastructures qui compte 19 investisseurs financiers implantés en France.
Voici donc les principaux éléments à retenir de ces études si vous souhaitez rejoindre ce segment du private equity pas toujours bien connu mais qui, avec 33 milliards d'euros sous gestion, représente tout de même 25% du marché français du capital-investissement...
Un secteur en forte croissance
« Le marché français du financement en capital des infrastructures est une référence en Europe. Les chiffres que publie pour la première fois l’AFIC montrent qu’il s’agit d’un secteur en forte croissance, qui collecte des capitaux internationaux et les alloue au financement de projets européens », souligne Alain Rauscher, président du Club Infrastructures de l’AFIC, qui regroupe des professionnels du capital-investissement français spécialisés dans l’infrastructure. « Ce secteur puissant, exportateur, s’appuie sur l’expertise historique de l’écosystème de la Place de Paris dans le financement et la réalisation des infrastructures ».
L'an dernier, ce sont ainsi 8,3 Mds€ qui ont été levés par les acteurs de l’infrastructure, soit une forte hausse par rapport à 2015 (+28%). Deux tiers de ces capitaux proviennent d’investisseurs étrangers et 70% d’assureurs et de fonds de pension. En tout, 3,2 Mds€ ont été investis via 123 transactions dont 78% ont porté sur des montants unitaires inférieurs à 20 M€, et 65% ont été alloués aux énergies renouvelables et aux infrastructures sociales. Les financements de nouvelles infrastructures (« Greenfield ») sont en forte croissance et ont plus que doublé en nombre et en montants.
Des domaines d'intervention variés
« Le capital-investissement français accompagne non seulement la croissance et la transformation des start-up, PME et ETI mais aussi, et c’est moins connu, des projets d’infrastructures utiles à la collectivité », rappelle Olivier Millet, Président de l’AFIC. « Des projets de grande ampleur, consommateurs de fonds propres où les actionnaires professionnels que regroupe l’AFIC travaillent le plus souvent aux côtés des acteurs publics pour apporter des financements complémentaires, leur expertise et leur dynamique entrepreneuriale ».
Selon l'AFIC, ces capitaux sont investis dans quatre secteurs essentiels à la collectivité : les transports (47% des capitaux gérés), l’énergie/environnement (35%), les infrastructures sociales (10%) et les télécoms (8%). D'après l'enquête de l'AFG, les projets d’infrastructures financés se concentrent autour de trois domaines : 39 % sur les réseaux de transport, 28% sur les utilities (services des collectivités comme la production et la distribution de l'eau, du gaz et de l'électricité) et 20% sur les énergies renouvelables.
Source : AFG
Où postuler ?
Reste à savoir où envoyer votre candidature, d'autant qu'entre les filiales de banques, de sociétés de gestion, de capitaux-investisseurs et de compagnies d'assurances, ce n'est pas le choix qui manque. Parmi les sociétés de gestion gérant des fonds d’infrastructures cités dans l'enquête de l'AFG : Acofi Gestion, Allianz Global Investors France, Amundi Transition Energétique, Antin Infrastructures Partners, Ardrian, AXA Real Estate Investment Managers SGP, Infravia Capital Partners, La Banque Postale Asset Management, Meridiam, Mirova, RGreen Invest, Rivage Investment, Schroders, SCOR Investment Partners.
A ces noms on peut en ajouter d'autres qui apparaissent dans l'enquête de l'AFIC, à savoir 3i, Acccess Capital Partners, Atlante Gestion SAS, Brownfields Gestion, CDC Infrastructures, CNP Assurances, Demeter Partneers, DIF, EDF Invest, MasQuarie Group, Mirova, NTF Capital, Omnes Capital ou Swen Capital Partners.
Des acteurs qui recrutent
Surtout, les recrutements vont bon train. En début d'année, Schroders France a par exemple annoncé le recrutement de Gaëtan Bonfils, Master en management (ESCP Europe) et Ingénieur (Supelec) comme Analyste dans son équipe dédiée aux financements d’infrastructures, ce poste nouvellement créé portant à 8 personnes le nombre de collaborateurs de l’équipe d’investissement.
Le mois dernier, Omnes Capital recrutait pour sa toute jeune équipe bâtiments durables Caroline Yametti passée chez HSBC puis le fonds InfraRed Capital Partners en 2010 en tant que directrice d’investissement « infrastructures primaires », en charge du déploiement européen d’un fonds de 1,2Md$. Sa mission sera de viser des projets régionaux de taille moyenne qui devancent la règlementation thermique en privilégiant la faible empreinte carbone. A ce sujet, l'enquête de l'AFG rappelle que la moitié des fonds déclarent suivre une démarche ISR/ESG.
Crédits photo : Boris Austin / gettyimages