Les résultats de BNP Paribas apportent un éclairage au problème de Credit Suisse
BNP Paribas vient de publier ses résultats du troisième trimestre, et ils sont plutôt bons. Elle enregistre une hausse de 67% de ses bénéfices sur un an pour son activité Global Markets, tirés par une progression de 36% de ses revenus en Fixed Income Currencies and Commodities (FICC), et de 21% des revenus Equity and Prime Services.
Le contraste est saisissant avec Credit Suisse, qui a révélé la semaine dernière une pitoyable augmentation de 10% de ses revenus fixed income (mesurée en dollars, et donc plus flatteuse que tout juste 1% en francs suisses) et de 5% en revenus actions. Les écarts permettent néanmoins de mettre en lumière les différences entre les deux banques.
La division ventes et trading fixed income de BNP Paribas est bien connue pour son focus macro (taux et devises), et les banques prédisposées macro s’en sont mieux sorties au troisième trimestre alors que les traders taux ont particulièrement bien tiré leur épingle du jeu. – Chez Deutsche Bank, les revenus de taux ont quasiment doublé cette année, portés par ce que la banque décrit comme « un fort afflux de clientèle. »
Par comparaison, la force de Credit Suisse réside dans le crédit et la titrisation. Comme l’a souligné son CEO Thomas Gottstein la semaine dernière, la banque est plus « un organisme tourné vers le crédit et le fixed income » et par conséquent « bénéficie moins que les autres de la volatilité que nous constatons en taux et devises. »
Avant de chercher à rassurer Credit Suisse pourtant, il est bon de rappeler que sa faiblesse actuelle en ventes et trading macro n’est pas totalement due au hasard. La mise en œuvre en 2015 de la stratégie de Tidjane Thiam, alors CEO, impliquait une réduction significative des coûts relatifs à l’équipe macro sales and trading à Londres, intervenue essentiellement en 2016. Sous l’ère Thiam, les activités de marché de la banque suisse ont doublé grâce à sa force dans les produits de spread.
De son côté, BNP Paribas a fait de son mieux pour diversifier ses revenus de marchés. Déjà performante en fixed income, elle a racheté l’activité électronique equities and prime brokerage de Deutsche Bank et déclaré lors de la publication de ses résultats constater « une progression régulière » dans ses activités de prime services.
Tidjane Thiam a quitté Credit Suisse il y a sept mois. Certains traders de la banque fulminent encore sur son héritage et les dommages apparents sur la franchise marchés. Mais il a aussi investi massivement dans la plateforme dérivés actions de la banque. Et même si la croissance des revenus des ventes et trading actions a marqué le pas face à celle de ses rivales au troisième trimestre, Thomas Gottstein laissait à penser que c’était tout simplement une conséquence de la forte croissance qui avait précédé.
Si l’écart de performance entre les deux banques doit faire passer un message, c’est que la diversification a un sens. Et que les nouveaux CEO – qui peut-être ne connaissent pas aussi bien les revenus de marchés qu’ils le croient, devraient éviter les décisions précipitées en début de mandat.
Crédit photo : Etienne Girardet sur Unsplash
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