La recette pour décrocher un poste en private equity ? Passez vos entretiens entre 1 h et 8 h du matin…
C’est fait, la saison du recrutement en private equity (PE) est lancée. Et elle s’annonce plus échevelée que jamais. « C’est parti, à fond. C’est très intense, » confie un chasseur de têtes. « Ils deviennent dingues, » renchérit un autre.
Les fonds de private equity ont toujours ciblé les banquiers d’investissement juniors et se sont toujours livré une concurrence féroce pour attirer les talents au niveau analyst. Mais cette année s’annonce particulièrement déjantée.
D’après le compte Instagram Litquidity, les principaux fonds comme Oaktree, TPG, Carlyle et Blackstone ont déjà commencé les entretiens. Vista, Hellman & Friedman, SilverLake et Thoma Bravo en seraient aussi même stade. Dans de nombreux cas, les entretiens ont lieu la nuit. Il se murmure que Blackstone, par exemple, serait parvenu à caser sept sessions d’entretiens dans la nuit du 30 au 31 mars. D’autres ont organisé des entretiens à minuit.
Blackstone n’a pas souhaité commenter ses procédures, mais des chasseurs de tête ont confirmé que les entretiens en pleine nuit sont bien d’actualité en private equity. « Je sais que certains entretiens ont été calés pour 1 h du matin et devaient se poursuivre chez certains entre 7 h et 8 h, » racontait le lendemain Anthony Keizner, chasseur de têtes chez Odyssey Search Partners à New York. « Non seulement les banquiers juniors concernés sont censés faire l’impasse sur leur nuit de sommeil, mais ils doivent aussi composer avec les exigences de leur poste actuel et les représentations clients. »
Le recrutement en private equity a toujours été frénétique. Les fonds de private equity aiment recruter des banquiers juniors, mais pas n’importe lesquels. Ils ne veulent que la crème de la crème, et on assiste à une course effrénée pour les verrouiller. Avant la pandémie, les meilleurs fonds de PE étaient accusés de recruter des juniors quelques mois seulement après leur arrivée en banque. En septembre 2019, par exemple, les fonds ont commencé à faire passer des entretiens à des banquiers juniors qui ne travaillaient que depuis quelques semaines, même si leur intégration n’était pas prévue avant 2021.
D’après Anthony Keizner, les fonds de PE se sont accordés durant la pandémie à ralentir le rythme et n’entamer les entretiens qu’en mai. « L’an dernier, pour la première fois en dix ans, la saison de recrutement en private equity a commencé plus tard que les autres années, » raconte-t-il. « Ils avaient l’impression de devoir suspendre le recrutement jusqu’à ce que les gens reviennent au bureau – mais ça n’est jamais arrivé. »
Cette année, les entretiens en private equity ont de nouveau lieu en présentiel. Anthony Keizner indique que les professionnels du PE se déplacent à New York pour s’installer dans des hôtels, où ils reçoivent les candidats dans les salles de conférences. « Les vannes sont ouvertes. Dès lors qu’un fonds active le processus et lance les entretiens, aucun des autres ne veut se laisser distancer. Personne ne veut recruter au sein d’un vivier de talents amputé de ses meilleurs éléments, si bien qu’ils sont tous prompts à faire des offres très alléchantes. »
La situation est quelque peu différente en Europe, où les recruteurs pour le private equity font certes état d’une activité soutenue, mais pas au point de faire passer les entretiens à 3 h du matin. « L’activité de recrutement en private equity est soutenue au Royaume-Uni, » analyse Charlie Hunt, consultant principal chez PER, un cabinet de recrutement en private equity. « Le marché fait face à une forte pénurie de candidats. Les processus de recrutement, qui prenaient auparavant des mois, sont bouclés en une ou deux semaines ; mais ici, on ne fait pas encore passer d’entretiens au milieu de la nuit. »
Anthony Keizner confie qu’à New York, l’habitude de caler les entretiens en plein nuit signifie que les fonds délaissent les éléments traditionnels du processus de recrutement comme les entretiens sur les études de cas pour se recentrer sur d’autres aspects comme les mathématiques, les tests de logique et l’instinct. « Dans un processus de recrutement resserré, il devient impossible de procéder aux vérifications d’usage, il faut donc pouvoir utiliser des méthodes de substitution pour établir les compétences, » explique-t-il.
Les banquiers juniors ne se font en général guère prier pour rejoindre le private equity, où le temps de travail est censé être bien plus acceptable et où la rémunération comprend une partie de carried interest, soumise à un régime fiscal particulier plutôt qu’à l’impôt sur le revenu. Anthony Keizner précise toutefois que les fonds de PE ont relevé les rémunérations pour s’aligner sur les hausses appliquées à Wall Street l’an dernier. « Ces dernières années, les fonds recrutaient des banquiers juniors qui gagnaient entre 150k et 175k $ par an – salaires et bonus compris. Les mêmes banquiers juniors d’aujourd’hui gagnent entre 200k et 225k $ ; donc pour rester attrayants, les fonds proposent un minimum de 300k $ (270k €) garantis pour la première année, » ajoute-t-il.
Les banquiers qui acceptent actuellement les premières offres des fonds de PE avec lesquels ils passent des entretiens n’y entreront pas avant 2023 : « c’est le deal pour ceux qui sont diplômés depuis deux ans. »
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