Avec l’effondrement de la livre, les banquiers londoniens deviennent bon marché
Oubliez Malaga, où Citi a établi ses nouveaux quartiers low cost en Europe. Oubliez aussi l’Europe de l’Est et l’Amérique latine, où les banques ont dernièrement délocalisé des équipes entières pour les aider à constituer leurs pitchbooks. Le nouveau spot low cost pour les banques qui recherchent du personnel à bas coût n’est autre que… Londres.
La livre enregistre une légère remontée après son plus bas historique d’hier matin, en amont de la hausse attendue des taux d’intérêt au Royaume-Uni, mais cela n’empêche pas certaines banques (Nomura) de miser sur une parité livre sterling/dollar avant la fin de l’année.
Alors que les restrictions commerciales liées au Brexit peuvent empêcher le déclin de la livre de dynamiser les exportations, l’affaiblissement de la devise britannique pourrait attirer l’attention des dirigeants des banques américaines, qui réfléchissent où installer leurs effectifs juniors. Les banquiers juniors étaient déjà relativement bon marché même avant la nomination de Liz Truss au poste de Première ministre. Aujourd’hui, ils le sont encore plus.
Le premier diagramme ci-dessous montre la rémunération totale, exprimée en dollars, des analysts et associates à Londres, New York, Chicago, San Francisco et ‘d’autres’ sites (la plupart européens). Il repose sur l’enquête menée le mois dernier par le compte Instagram Litquidity, qui porte sur les salaires et bonus, remis en perspective en fonction des nouveaux planchers atteints par la livre hier.
Le second diagramme reprend les chiffres originaux de Litquidity pour la disparité, sur la base du taux de change du 15 août dernier. Nous avons affiné les ‘autres’ chiffres en appliquant le taux de change euro/dollar sur la même période.
Au plus bas d’hier, les analysts en poste à Londres gagnent en dollars entre 36% et 41% de moins que leurs homologues de New York. Pour les associates de troisième année, c’est 43% de moins.
Le coût très avantageux que représentent les banquiers londoniens fait suite à la décision prise la semaine dernière de supprimer le plafonnement des bonus imposé par l’UE. Toutefois, le déplafonnement n’aura pas d’effets sur les juniors, qui n’en ont jamais pâti. : il ne s’appliquait en effet qu’aux preneurs de risque, considérés comme des personnels régulés, qui sont généralement déjà au niveau managing director ou au-delà. Même au grade de MD, il est peu probable que le déplafonnement pousse les rémunérations à la hausse à Londres. On s’attend plutôt largement à une réduction des salaires à l’heure où les bonus sont de toutes façons en nette réduction.
Il est prématuré pour les banques américaines de conclure que supprimer des postes juniors à Londres n’a aucun sens puisqu’ils affichent un tel rapport prix/performance, mais l’idée pourrait faire son chemin. Alors que le Royaume-Uni en arrive à ressembler à un marché émergent, il pourrait profiter de certains des avantages des sites à l’étranger, comme par exemple la mise en place d’équipes d’envergure pour finaliser les pitchbooks et travailler sur des projets de RegTech. Ce qui n’est pas nécessairement ce que Liz Truss avait en tête.
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