Deutsche Bank aussi transfère du monde de Londres à Paris
Deutsche Bank a déclaré la semaine dernière avoir envoyé quatre traders obligations de Francfort à Paris, mais il semble que les credit traders ne soient pas les seuls nouveaux collaborateurs de la banque allemande dans la capitale.
Dans une interview publiée en début de semaine, Frank Krings, le CEO de Deutsche Bank pour l’Europe occidentale, déclarait à Börsen-Zeitung que la banque embauchait des cadres seniors et des analystes en recherche actions à Paris, et que des transferts étaient en cours depuis Londres.
D’après Frank Krings, les directors et MD représentent aujourd’hui 27% de l’effectif parisien de Deutsche Bank ; il ne précisait toutefois pas la proportion de cadres supérieurs présents avant toutes ces arrivées. Il ajoutait par ailleurs que les analystes en recherche actions opèrent depuis Paris pour plusieurs secteurs, dont celui des produits chimiques, mais couvrent aussi des acteurs majeurs tels que Siemens, Alstom et Knorr-Bremse pour l’industrie allemande, Airbus et Safran pour l’aéronautique et la défense, ou encore Sodexo pour la restauration et Accor pour l’hôtellerie.
Deutsche Bank était déjà présente à Paris en recherche actions. En 2020, Antoinette Valraud quittait Generali Investments pour devenir la Chief Investment Officer de DB en France, peu de temps après l’arrivée d’André Juillard et avant celle de Christophe Menard, venus tous deux de Kepler Cheuvreux.
Dans les premières étapes du Brexit, Deutsche Bank avait pris fait et cause pour Francfort. John Cryan, le CEO de l’époque, clamait fièrement auprès des média en 2018 que « de nouveaux postes seraient créés dans des villes comme Dublin, Amsterdam ou Paris… Mais aucune de ces destinations ne dispose des structures pour vraiment récupérer une part substantielle du business de Londres. La seule ville européenne qui satisfasse aux prérequis, c’est Francfort. »
Pourtant, c’est bien Paris et non Francfort qui s’est taillé la part du lion dans le redéploiement des traders de Londres. Néanmoins, malgré sa suprématie dans le monde de la finance, Paris reste une province relativement modeste de l’empire Deutsche Bank : les collaborateurs établis en France ne représentaient l’an dernier que 0,25% de l’effectif mondial de DB, qui compte environ 80 000 personnes. C’est peu ou prou l’équivalent des effectifs installés en Indonésie ou en Malaisie, d’après les derniers chiffres fournis par la banque.
Cela dit, si les effectifs mondiaux de Deutsche Bank ont été réduits d’environ 100 000 personnes entre 2015 et 2021, la baisse a été moins marquée en France ; idem pour le Royaume-Uni, où en dépit des pressions liées au Brexit, les réductions de poste ont été moins sévères qu’au sein de l’UE ou aux États-Unis.
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