Pas de panique pour les ex-traders de Credit Suisse : « J’ai passé 12 entretiens, j’ai 3 propositions »
Credit Suisse fait le ménage chez les traders avec une férocité inédite depuis qu’UBS s’était débarrassée par vagues entières de ses équipes fixed income en 2012. Mais pour bon nombre de ceux victimes des licenciements, il ressort que c’est quasiment sans importance : les banques concurrentes ne sont que trop contentes de les embaucher.
« Il y a plein de postes à pourvoir, » confie un vendeur récemment débarqué de l’équipe de credit trading de Credit Suisse. « C’est assez incroyable. J’ai passé plus de 12 entretiens la semaine où je suis parti et j’ai déjà reçu trois propositions. »
Sachant que ce junior était l’un des éléments les plus performants de son groupe, on pourrait supposer qu’il fait figure d’exception. Mais il n’en est rien. D’autres anciens de CS nous confient trouver des cas similaires. « Le marché du recrutement est en bien meilleur état que je ne le pensais, » raconte un credit trader senior. « J’ai eu plusieurs propositions dans des délais très courts, et à ce stade, je n’ai approché que les banques, pas les fonds. »
Les membres de l’équipe High Yield de Credit Suisse, qui fait face à une fuite de ses talents depuis la mi-novembre, semblent particulièrement prisés. « La demande est très forte pour des talents en High Yield, » commente un expert. « Credit Suisse disposait d’une bonne équipe, et il sera très difficile pour eux de les faire revenir. »
Comme nous l’indiquions dans notre article, plusieurs membres de l’équipe CDS de Credit Suisse ont démissionné courant novembre, apparemment pour rejoindre Deutsche Bank, où ils pourront travailler avec Jonathan Moore, l’ex-responsable crédit de CS. Et quand bien même Deutsche Bank ne les intéresserait pas, il a toujours BNP Paribas. Josh Harman, autre vendeur de Credit Suisse, vient d’intégrer BNP à New York comme responsable des ventes High Yield. Il y rejoint Markus Gebhard, ancien responsable High Yield trading de CS, parti en septembre et arrivé depuis chez BNP. Il se dit que Markus Gebhard serait en train d’y monter une équipe de traders CDS.
Bien des gens chez Credit Suisse restent perplexes face à la stature de certaines des personnes débarquées par le groupe suisse. La première vague de suppressions de postes a touché entre autres Vivek Nahar, responsable High Yield Sales, par ailleurs l’un des vendeurs les mieux payés de Londres. Quelques jours plus tard, c’était le tour de Björn Blümke, à la tête des ventes pour l’Allemagne, débauché tout juste quatre mois plus tôt chez JPMorgan. L’activité crédit est en cours de migration chez CS First Boston, et on suppose que la nouvelle entité n’aura pas besoin de vendeurs d’excellence (ou que les cadres supérieurs suppriment tous les postes sauf les leurs).
Pourtant, les anciens des équipes crédit de Credit Suisse ne sont pas les seuls à recevoir des offres du marché. Gregory Quilici, responsable de la banque d’investissement de la côte Ouest pour Credit Suisse, est arrivé récemment chez William Blair à San Francisco. Ishan Kaul vient pour sa part d’entrer chez Santander.
Si Credit Suisse apprécierait sans doute de voir bon nombre de ses effectifs partir de leur propre chef pour éviter de devoir leur verser des indemnités de départ, il peut se montrer agressif dans ses tentatives de réembauche s’il veut vraiment les faire rester. Nous savons par exemple que ces dernières semaines, un trader avait été quasiment convaincu de rejoindre JPMorgan. Il serait finalement resté chez CS après avoir compris que la banque pourrait être en mesure de lui proposer une rémunération assez généreuse… conséquence logique des licenciements de bon nombre de ses plus gros salaires avant le versement des bonus.
Crédit photo : Maxim Tajer sur Unsplash
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