Les professionnels de la recherche-actions de SocGen pourraient succomber aux sirènes des indemnités de départ
Si vous êtes sur le point de perdre votre job où que ce soit, vous serez sans doute volontaire si c’est chez Société Générale. Alors que les autres banques lésinent avec des indemnités correspondant à quelques semaines de rémunération par année de présence, SocGen est connue pour les bons traitements qu’elle réserve à celles et ceux qu’elle a assez vus. Il est arrivé par le passé de voir des indemnités de départ atteindre 340k €.
À la suite de l’annonce le 22 novembre de la formation d’une coentreprise avec Bernstein Research, il y a des raisons de croire que SocGen fera de nouveau preuve de générosité avec ses futurs indésirables. Cette fois, ce sont les professionnels de la recherche actions qui seraient sur les rangs pour en bénéficier.
L’annonce de SocGen ne fait état d’aucune suppression de postes. Elle indique que « la coentreprise combinerait les activités de recherche actions et d’exécution mondialement reconnues de Bernstein Research Services avec la plateforme de recherche actions et d’exécution de Société Générale afin de former une franchise mondiale de premier plan de recherche et de cash actions. »
On peut pourtant présumer que la coentreprise n’aura pas l’utilité des ressources conjointes dans leur intégralité.
Si tel est le cas, les chercheurs actions de SocGen risquent d’être les plus touchés. Comme le souligne Bernstein elle-même, elle est classée depuis 10 ans n°1 pour sa connaissance des entreprises et industries européennes. Par comparaison, les meilleures équipes sectorielles de SocGen arrivent 6è, 7è, 9è et 10è cette année. La plupart de ces équipes sont basées à Paris, où les indemnités de départ sont les plus généreuses.
Selon un chasseur de têtes, « Bernstein dispose de certains des meilleurs professionnels en recherche du marché. » Et ajoute : « beaucoup de ses effectifs viennent des grandes entreprises qu’ils couvrent et bénéficient d’un excellent niveau d’expertise, et d’un bon réseau. La recherche SocGen en est loin. »
SocGen n’a pas répondu à nos sollicitations pour commenter les suites probables pour ses chercheurs actions. Certains pourraient d’ailleurs être épargnés : Bernstein ne couvre en effet pas certains secteurs, comme l’immobilier.
Les chercheurs de SocGen pourraient également tirer leur épingle du jeu si leurs homologues chez Bernstein ne voient pas la coentreprise d’un bon œil et décident de postuler ailleurs. Cela dit, on ne voit pas trop où ils pourraient aller maintenant qu’Exane et Redburn ont été intégrées à de plus grosses structures.
Si des licenciements devaient intervenir en recherche actions chez SocGen, les personnes concernées pourraient se retrouver en pleine tempête sur un marché hostile : près de 20 chercheurs ont été éjectés de Credit Suisse à Londres ces dernières semaines. Toutefois, les banques françaises sont connues pour leur lenteur à licencier, si bien que la situation a le temps de s’améliorer d’ici au moment où elles devront envoyer leurs CV. Et avec des indemnités de cet ordre, certaines pourraient être tentées de s’accorder un peu de bon temps.
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Crédit photo : eFinancialCareers/Dall-e
