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Ce que disent vraiment les banquiers seniors à propos de 2023

« Comment se présente le business ? » La question semble aussi inoffensive qu’amicale, mais à quelques jours de la fin d’année, les managing directors en banque d’investissement doivent y réfléchir à deux fois avant de répondre, tout en prenant bien la mesure de qui pose la question. La raison en est simple : les interviews avec la presse financière ont traditionnellement lieu en décembre (par le passé, autour de déjeuners gargantuesques et très arrosés, ces derniers temps avec des croissants en salle de réunion, et maintenant bien sûr par Zoom), mais surtout, elles coïncident avec les réunions des comités de rémunération et les préparatifs de budget pour l’année à venir.

La dernière chose à faire au moment où sont prises les décisions sur les bonus serait de dire que « cette année a été mauvaise, et la prochaine ne sera pas mieux. » Cela ferait passer le message que personne n’a besoin de vos services, qu’il n’y a aucun intérêt à débourser le moindre centime pour vous retenir, et que votre équipe serait plus susceptible de se retrouver en ligne de mire en cas de réduction d’effectifs que pour des rémunération correctes.

À l’inverse, la prudence doit aussi être de mise vis-à-vis de messages tels que « cette année a été terrible, mais c’est juste un accident de parcours purement temporaire, l’année prochaine sera fantastique. » Parce que quid si ce n’est pas le cas ? Si vous vous engagez sur une perspective de revenus fondée sur l’espoir plutôt que le bon sens, vous risquez de le regretter dans un an.

Les banquiers d’investissements les plus avisés savent que le meilleur message à faire passer à l’issue d’une période décevante va dans le sens de « certes, l’année dernière a été mauvaise, mais nous avons quantité de deals qui n’attendent que d’être concrétisés, ils le seront sans doute plutôt au deuxième semestre, mais tous pourraient tomber à n’importe quel moment. » Votre perception de l’essentiel reste ainsi personnelle, sans engagement sur des objectifs spécifiques, et cela vous donne une base solide pour renégocier les objectifs à l’entame du deuxième semestre s’ils paraissent irréalisables.

C’est l’approche que choisissent les banquiers avisés. Tiina Lee chez Deutsche Bank par exemple, déclare : « nous n’attendons pas de rebond du marché des entrées en bourse avant le deuxième semestre de l’an prochain », tandis que Charlie Jacobs chez JPMorgan s’attend à une évolution en « crosse de hockey », avec un début d’année plus poussif mais des progrès importants à chaque trimestre. » Chez UBS, Brad Miller est un peu plus optimiste pour l’ECM, affirmant l’existence d’un « arriéré solide et diversifié » de deals, et précisant que la période fin mars/début avril pourrait « proposer une bonne fenêtre ».

Il est généralement préférable d’ignorer les prévisions et de regarder ce qu’elles indiquent sur le marché réel. La clé pour 2023, c’est que le secteur est toujours dépendant des sponsors financiers, et que le private equity est soumis à l’action à deux forces opposées. D’un côté, il reste un énorme stock de munitions ou ‘dry powder’ en termes de fonds qui doivent être investis, des sorties qui doivent être concrétisées et en général des deals à faire. De l’autre, sans accès à une dette bon marché, l’économie ne fonctionne pas si bien. Michele Cousins chez UBS a vu « un environnement de marché plus stable ouvrir une fenêtre », mais Jim O’Neil chez BofA indique que « les défis du financement sont une réelle contrainte. »

Voilà pourquoi les perspectives de bonus ne guère réjouissantes, mais les licenciements massifs n’ont pas encore vraiment eu d’effets - si les investisseurs obligataires sont satisfaits des perspectives macro, les choses pourraient bouger très rapidement ; d’ici-là toutefois, les banquiers resteront plantés là à essayer de trouver des solutions d’ingénierie financière pour faire du financement à effet de levier sans l’effet de levier. Ce qui nous laisse avec la sensation désagréable que pour vraiment savoir à quoi ressemblera 2023 pour les banquiers, peut-être faut-il poser la question à Vladimir Poutine…

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AUTEURDaniel Davies

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