Les banquiers d’UBS craignent que les banquiers « rancis » de Credit Suisse gâchent tout
Si d’aucuns avaient le moindre doute quant à l’enthousiasme des banquiers d’UBS à l’égard de leurs collègues de Credit Suisse, un article du Financial Times devrait leur enlever leurs dernières illusions. Les banquiers d’USB sont plutôt directs vis-à-vis de leurs nouveaux adjoints, et ils ne se gênent pas pour le dire.
Credit Suisse « sent le ranci », explique au FT un banquier senior américain, réticent à donner son nom. C’est plein de gens qui ‘jouent des coudes’, ajoute un autre, et ils sont particulièrement pointus dans la banque d’investissement. Chez Credit Suisse, il y a longtemps que les gens sont là pour eux-mêmes, de surcroît encouragés à tirer parti du bilan de la banque pour maximiser leurs propres bonus, disent ses détracteurs chez UBS. C’est un endroit tape à l’œil, plein de gens qui ne s’apprécient pas forcément.
Rien à voir avec UBS. En interne, celle qui était jusque récemment la première banque suisse est décrite comme « conviviale, collégiale, axée sur le travail d’équipe. » Les gens qui y travaillent entretiennent de vrais liens. Ils ne font pas de vagues.
Pour illustrer les comportements pour le moins étranges chez Credit Suisse, le FT raconte que quelques-uns de ses banquiers assistaient au concert de John Mayer depuis une loge du Madison Square Garden à New York lorsque le sauvetage par UBS a été officialisé le 19 mars. Dans une démonstration publique éhontée, ils ont tous commencé à se congratuler.
Un manque de retenue similaire, quoique moins marqué, transparaît dans le discours de Tidhane Thiam (également publié par le FT). Souvent tenu en partie coupable de l’effondrement de la banque, de par son obstination aveugle à vouloir recruter des relationship managers en Asie, se débarrasser des talents seniors de la division prime brokerage, entraînée par la suite dans le scandale Archegos, puis par la promotion de Lara Warner, ancienne chercheuse actions, à la tête de la gestion du risque, l’ancien CEO de Credit Suisse regrette le destin tragique de Credit Suisse. – Et affirme qu’il n’y est pour rien.
Bien que la valeur de l’action Credit Suisse soit passée d’environ 19 CHF à environ 10 CHF durant son mandat, Tidjane Thiam reste convaincu qu’il n’a rien fait de mal et qu’il se posait justement en partie en rédempteur de Credit Suisse. « Lorsque j’ai démissionné de mon poste de directeur général de Credit Suisse, la banque venait d’enregistrer ses bénéfices les plus élevés depuis 10 ans, après une restructuration en profondeur, » écrivait-il dans le FT le 23 mars, avant de souligner les levées de fonds propres, l’importance accordée aux systèmes de risque de la banque, l’accent mis en son temps sur le comportement et son action pour renforcer les équipes de conformité. Tidjane Thiam a semble-t-il tout bien fait. Ce sont ses successeurs qui ont galvaudé son héritage.
L’auto-absolution de Tidjane Thiam a suscité quelque incrédulité parmi ses anciens collègues. « Je reste sans voix, » a écrit sur Twitter l’ancien analyste bancaire Rhupak Ghose. Un autre contributeur du nom de Bong Capital dit croire Thiam, indiquant « je n’ai jamais vu par le passé un CEO assumer sa responsabilité comme il le fait ici, » même si cela semble passablement ironique.
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