Entre larmes et joie chez Credit Suisse?
Comme l’a dit un jour Vladimir Ilitch Lénine, « il y a des décennies où rien ne se passe, et il y a des semaines où des décennies se produisent ». Il est rare d’entendre citer Lénine en salle des marchés, mais certains banquiers pourraient avoir cette impression cette semaine. Selon le vétéran américain du journalisme financier Charlie Gasparino, tout est devenu un peu excessif pour certains chez Credit Suisse.
Vraiment ? Personne d’autre n’a repris cette histoire, il n’y a pas de source identifiée, et malgré le niveau catastrophique de l’action Credit Suisse mercredi (en chute de 24% après que son principal actionnaire eut exclu de le soutenir), personne ne fond généralement en larmes à ce genre d’annonces, quel que soit le niveau abyssal de ses stock-options. Il a aussi été questions de retraits des dépôts, et du départ (encore) de certains banquiers seniors, mais si les employés de Credit Suisse s’étaient mis à pleurer pour ça, ils seraient sans doute déjà morts de déshydratation à l’heure qu’il est.
Les banquiers ne sont pas particulièrement émotifs ; ils ont en général suffisamment de travail pour se détacher des choses. Il en faut beaucoup pour les faire paniquer et pleurer au bureau. Il en faut beaucoup moins pour les faire exagérer à des fins d’effets dramatiques ou comiques. Quoi qu’il en soit, celles et ceux avec qui nous nous sommes entretenus parlent plus d’une atmosphère totalement engourdie – « comme une grenouille plongée dans l’eau qui se réchauffe peu à peu… personne n’est plus bouleversé ni choqué par quoi que ce soit, » et cela semble bien plus réaliste.
Dans tous les cas, ce mercredi n’a été une bonne journée pour personne. Si ce n’est peut-être en fin de journée, lorsqu’un peu de lumière est apparue au bout du tunnel. Après plusieurs articles rapportant que certaines banques commençaient à refuser toute contrepartie impliquant Credit Suisse, la nouvelle est tombée sur les fils d’info : la Banque nationale suisse s’apprêtait à faire une déclaration.
En général, il s’agit d’une très mauvaise ou d’une très bonne nouvelle. En l’espèce, elle est apparue…plutôt bonne ? Dans cette « prise de position sur les incertitudes du marché », la banque centrale indique qu’en ce qui la concerne, « le Credit Suisse satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d’importance systémique » et que « en cas de besoin, la BNS mettra des liquidités à la disposition du Credit Suisse. » Afin de démontrer son sérieux, CS emprunte « jusqu’à » 50 milliards de francs suisses à la banque centrale et a annoncé un rachat de dette, s’accordant ainsi une marge de manœuvre significative pour pouvoir faire face à d’autres retraits des dépôts.
Cela ne signifie en rien que CS est tiré d’affaire ; il a encore beaucoup à faire pour consolider la confiance des marchés, puis il reste la question de la reconstruction de sa franchise et de la réparation des dommages causés à la marque ces dernières années. Mais pour de nombreux employés peut-être confrontés à une forme d’impuissance, c’est une lueur d’espoir. Tournez-vous vers des amis ou anciens collègues dont vous savez qu’ils y travaillent ; on récolte toujours ce que l’on sème. Les gens se souviennent toujours de ceux qui ont pensé à eux dans les moments difficiles, et à moyen terme, il pourrait y avoir plus de répercussions – en particulier dans l’éventualité d’une plus vaste restructuration de la banque d’investissement de Credit Suisse.
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