Les MD en banque et le problème de 2023 : travailler plus pour gagner moins
Comme le reflétaient les résultats du 1er trimestre de Blackstone la semaine dernière, le leveraged finance reste confronté à plusieurs problèmes en 2023. La hausse des taux d’intérêt et la chute des deals ont induit au premier trimestre une baisse des revenus de leveraged finance en Europe et aux US, respectivement de 63% et 62% selon les informations fournies par Dealogic.
On pourrait donc imaginer que les banquiers en leveraged finance et sponsors financiers ne sont pas débordés.
Mais ce serait une erreur.
« Il y a très peu de deals très bien payés, mais nous travaillons tous énormément, » raconte un managing director (MD) au sein d’une équipe sponsors financiers dans une banque européenne à Londres. « Le marché est très bizarre, » poursuit-il. « Il n’y a pas de deals auxquels nous accrocher. Tout le monde en fait plus que quand on avait des deals, mais il ne se passe pas grand-chose. »
Le constat est similaire en leveraged finance, mais avec quelques différences. Un MD en leveraged finance dans une banque concurrente indique que le problème tient certes au volume, mais surtout à la nature des deals en cours. « En réalité, on travaille sur un grand nombre de deals cette semaine, » précise-t-il, ajoutant que dès que le calme règne sur les marchés, les projets en cours sont exécutés. Le seul problème, c’est que ces deals sont moins rémunérateurs en termes d’honoraires. « La plupart des deals en cours sont des transactions ‘best effort’, » dit-il. « Ils n’impliquent pas de souscription, donc les honoraires sont peu élevés – on place seulement les obligations au mieux. »
Par le passé, 70% des deals passaient par une souscription, ajoute-t-il. « Cette année, c’est plus près des 20%. »
Ces deux MD confirment travailler autant – si ce n’est plus – qu’auparavant, mais en étant bien moins productifs. Cela vaut aussi pour leurs équipes. « Nous avons des milliers de conversations avec les clients. Tout le monde craint de passer à côté de quelque chose, » confie le premier. « Et les juniors sont monopolisés par des milliers d’analyses. »
La frénésie de travail explique pourquoi, dans ces deux secteurs, les banquiers n’ont pas subi de licenciements aussi radicaux que la baisse des revenus pourrait le laisser supposer. Goldman Sachs a réduit ses effectifs en leveraged finance l’an dernier, et Barclays s’est séparée d’un associate à Londres la semaine dernière, mais la plupart des équipes ont encore beaucoup à faire. « Le sentiment général, c’est que l’effondrement des deals a été exagéré, » précise le MD en leveraged finance.
Cela signifie pas pour autant que l’avenir est assuré. « Il est quasiment impossible d’évaluer le risque en ce moment, » poursuit le MD en financial sponsors. « Qui sait si la stratégie est risquée ? Et il y a toujours une grosse différence entre les attentes de prix des acheteurs et des vendeurs. »
En attendant, plusieurs signes indiquent que certains banquiers en leveraged finance s’en sortent mieux que d’autres cette année. Comme le montre le tableau ci-dessous, Credit Suisse est (comme c’était prévisible) sorti des classements, en Europe comme aux États-Unis.
Les meilleures banques en leveraged finance, 2021-2023
Source: Dealogic
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