La candidature de David Solomon, CEO de Goldman Sachs, rejetée deux fois par la banque
Votre première candidature à un stage a été rejetée et vous pensez d’emblée que votre carrière en banque est terminée ? Si c’est le cas, il en est un au moins qui contestera votre point de vue, et c’est David Solomon, l’actuel CEO de Goldman Sachs.
Lors d’un récent discours prononcé lors de la cérémonie de remise de diplômes 2023 de la NYU Stern, David Solomon est revenu sur son parcours tumultueux jusqu’à la banque, son absence de plan pour l’avenir à la vingtaine, et ses trois grands principes pour réussir. Dans le même temps, il a plus ou moins laissé entendre qu’il comptait bien rester chez Goldman dans un futur proche.
Il aurait pu être batteur/avocat/médecin.
Il y a fort à parier qu’une position comme la sienne, chez l’un des leaders du secteur, a toujours été son objectif. Pourtant, David Solomon ne savait pas vraiment ce qu’il voulait.
« Si on m’avait dit, quand je n’étais qu’un gamin de la banlieue de New York, que je serais un jour sur scène au Madison Square Garden, j’aurais rêvé que ce puisse être comme batteur de rock and roll, » a-t-il confié.
Sa mère fondait de gros espoirs pour lui, mais pas comme banquier. Elle voulait qu’il fasse médecine, une possibilité « qui ne s’était pas présentée à elle, » jeune diplômée dans les années 60. Si elle aurait pu « se contenter qu’il devienne avocat », lui était trop occupé, avouait-il : « je faisais beaucoup de choses, et l’une d’entre elle consistait à ne pas préparer les LSATs » (tests d’admission aux études de droit aux États-Unis).
David Solomon n’était « pas fait pour Goldman »
Il est de notoriété publique que David Solomon a vu sa première candidature rejetée par Goldman Sachs. Ce que l’on sait moins en revanche, c’est que ce n’est pas arrivé qu’une fois.
« J’aime à rappeler aux gens que ma candidature a été rejetée non pas une, mais deux fois, » a -t-il poursuivi. « La deuxième fois, j’ai pu accéder à la dernière série d’entretiens, où je devais rencontrer un partner de la banque. Quand il est arrivé (avec au passage une heure de retard), il avait tout du stéréotype du banquier : corpulent, avec des bretelles. »
Après avoir regardé David Solomon puis son CV, il a déclaré : « David, avouons-le, vous n’êtes vraiment pas fait pour Goldman Sachs. » Pendant les dix années qui ont suivi, David Solomon a travaillé dans plusieurs autres banques, et en dernier lieu comme MD chez Bear Sterns où il s’est « trouvé en concurrence avec Goldman Sachs pour un projet, et un des partners a entrepris de me recruter. »
David Solomon ne partira pas à court terme
Si une estrade d’université n’est pas l’endroit idéal pour annoncer une décision de carrière, David Solomon a tout de même laissé entendre qu’il ne voyait pas d’urgence à mettre un terme à son mandat de CEO chez Goldman Sachs.
« Je travaille depuis 39 ans, et je me sens super jeune. » a-t-il conclu (avec une exception toutefois pour le kite surf 🏄), « j’espère bien être encore travailler au moins quelques dizaines d’années. »
3 "valeurs fondamentales" pour une carrière épanouissante
La plupart des discours de motivation peuvent se réduire à quelques buzzwords ou quelques phrases. David Solomon résume le sien en donnant ses trois « valeurs fondamentales », qui selon lui auront pour effet de susciter la « satisfaction des adeptes quant à la façon d’utiliser son temps. »
- La résilience – Pour lui, « la vie est un marathon, pas un sprint » et « l’une des grandes erreurs que peuvent faire les gens consiste à baisser les bras et aller voir ailleurs dès qu’un job commence à devenir difficile. »
- L’excellence – À ses yeux, « l’excellence est un choix » qui implique de « refuser de se satisfaire d’un ‘Bien’. »
- L’empathie – « Cultiver le contact humain » rend le parcours plus enrichissant, ajoute David Solomon. « Quand quelqu’un fait quelque chose de bien pour vous, laissez-lui un petit mot manuscrit, même si vous avez une écriture épouvantable. »
Prenez votre temps
L’idée la plus récurrente dans son discours était tout simplement une citation de sa grand-mère : « prends ton temps ».
« Ce que vous faites de votre temps est ce que vous faites de votre vie, » dit-il. « Vous aurez toujours le choix, » et c’est à vous de « trouver un équilibre entre le travail, la famille et vos centres d’intérêt. »