Le CV ultime pour la banque d’investissement
Décrocher un job en banque d’investissement n’a rien d’évident. Les recruteurs de jeunes diplômés reçoivent des milliers de candidatures pour quelques centaines de postes – autant vous dire que pour faire partie des happy few, vous aurez besoin d’un CV très spécial.
Ce qui suit est une compilation de tout ce que nous savons sur la manière de rédiger un CV qui vous permettra de passer le premier tour. Suivez ces indications, et vous pourriez faire partie des heureux élus.
Les notes
Vous pourriez penser, à juste titre, que les notes n’ont rien à faire dans un CV pour lequel vous avez besoin d’aide. Mais quand l’IA d’une banque scanne votre CV, les notes sont la première chose qu’elle cherche, et sans notes, votre candidature prendra le chemin de la corbeille sans laisser la moindre chance de visibilité aux autres points positifs que vous avez mentionnés. Alors donc, quelles notes vous faut-il pour entrer dans le secteur bancaire ?
Eh bien cela dépend des postes. Si vous visez ceux où la concurrence est la plus rude, comme la vente et le trading, ou le M&A, il vous faudra au moins un diplôme avec une moyenne de 2.1 au Royaume-Uni, soit entre 14 et 16 dans le système français, même si un 1 (16 et au-delà) reste préférable, avec également plusieurs notes de bac entre 15 et 17 (un stagiaire en banque d’investissement cumule en moyenne 530 points UCAS - le système britannique d’admission dans l’enseignement supérieur - qui correspond à 3 notes de 18/20 ou plus et une comprise entre 15 et 17). Aux États-Unis, la moyenne requise pour les notes obtenues au lycée doit être supérieure à 3.5 sur 4.0.
Les prérequis pour les postes en back et middle-office peuvent être plus souples, mais il vous faudra toujours être dans la moyenne haute de votre classe. Et même avec d’excellentes notes, n’hésitez pas à faire état de tout ce qui pourra vous démarquer, comme des bourses réservées aux meilleurs éléments ou des prix reçus au long de votre parcours.
Le format
Utilisez des puces, ces fameux ‘bullet points’, et optez pour un format épuré et concis. Aux États-Unis, la norme pour les CV en banque est d’une page, alors que vous pourrez vous permettre d’aller jusqu’à deux pages à Londres. En Allemagne, le CV est souvent plus long. En France, s’il est indispensable de s’en tenir à une page pour les débutants, une deuxième page est tolérée pour les candidats confirmés.
Pour Matan Feldman, ancien associate chez JPMorgan et fondateur du cabinet de coaching Wall Street Prep, il vous faut accorder une attention toute particulière à la lisibilité de votre CV. « On voit beaucoup de polices bizarres, de CV ultra-longs, et de mises en page hors des sentiers battus – en particulier chez les candidats étrangers. »
Les mots-clés
Si le scan de votre CV par l’IA donne des résultats satisfaisants au regard de vos notes, la même IA recherchera ensuite si le reste de votre CV correspond à ce que la banque recherche. Comment procède-t-elle ? En recherchant des mots-clés.
Pour battre la machine en utilisant des mots-clés (pertinents dans le contexte – elle est plus intelligente que vous ne le pensez) qui montreront un degré élevé de compatibilité avec le poste auquel vous candidatez. Victoria McLean, CEO du cabinet de conseil en carrière City CV, suggère de vous pencher sur les annonces et descriptions de postes – mais vous pouvez également utiliser l’IA elle-même pour tenter de la prendre à son propre jeu.
« ChatGPT est aussi une bonne option pour les mots-clés. Vous pouvez littéralement lui demander ‘quels sont les meilleurs mots-clés pour un poste en corporate finance dans les meilleures banques ?’ et il vous le dira sans doute, » poursuit-elle. « Et ensuite, je recommanderais de créer une liste, et de les cocher un à un. »
Pour les candidatures en tech, l’IA de la banque concernée est aussi apte à détecter la compatibilité. Au lieu de se limiter à la recherche de mots spécifiques, elle utilise souvent la fameuse technologie de ‘correspondance sémantique’ pour rechercher des phrases entières et des mots connexes. Par exemple, si un poste requiert des compétences de programmation en Java et que vous mentionnez SQL, la machine pourrait tout de même retenir votre CV au motif que celles et ceux qui maîtrisent SQL ont souvent des aptitudes en Java. C’est pourquoi il est utile de mentionner le plus de compétences possibles (si vous les avez bien sûr) et d’indiquer celles qui vont de pair pour les postes auxquels vous candidatez.
Les résultats
Il faut en être fier – mais plus important encore, il faut savoir en parler de manière à mettre en avant leur importance (même si cela semble plus s’adresser à un lecteur humain qu’à une IA).
Envisagez d’apprendre les tenants et les aboutissants de la technique S.T.A.R. (si ce n’est déjà fait, nous avons un article complet pour vous sur le sujet). S.T.A.R. est l’acronyme de Situation, Tâche, Action, Résultat – l’essentiel de la technique se résumant à structurer efficacement votre histoire en présentant vos actions, process de réflexion et résultats.
Il est important de garder en tête que les banques ne recrutent pas par altruisme. Personne ne vous fait de faveur. Vous êtes payé des sommes conséquentes pour fournir un service à une entreprise qui pèse un milliard de dollars. Votre objectif est donc de mettre en avant vos compétences (on l’espère étendues) en matière de résolution de problèmes et d’analyse.
« Votre CV doit parler de vous, » poursuit Victoria McLean. « S’il s’avère que l’un de vos points porte sur la personne qui a fait votre dernier job avant vous, ou sur celle qui vous succèdera, alors il faut le réécrire. Soyez extrêmement clair quant aux résultats. »
Les banques sont souvent à la recherche d’aptitudes analytiques et de preuves que vous êtes capables de résoudre des problèmes quantitatifs. Si vous quantifiez vos propres résultats, Victoria McLean indique qu’il est donc utile de penser à des cas pratiques, où vous avez extrait des points essentiels à partir de données complexes afin de fournir une réponse rationnelle.
Si vous avez déjà travaillé dans la finance, utilisez des exemples solides pour démontrer vos résultats, par exemple des affirmations comme « J’ai été meilleur vendeur trois trimestres de suite et j’ai augmenté de 75% la valeur des comptes clients clés sur la période, » qui en disent bien plus qu’un simple intitulé de poste.
La personnalité
Au-delà de tout cela, il faut aussi vous montrer intéressant.
Vous allez passer un temps infini avec vos collègues de travail, surtout si vous travaillez en banque. Il n’est pas rare que les analysts – autrement dit les banquiers juniors – fassent des semaines de 100 heures (même si cela devient heureusement de moins en moins courant). Les recruteurs veulent s’assurer que les équipes s’entendront bien. Et les banques veulent investir dans des candidats qui, à mesure que leur carrière évolue, se montrent agréables et disposent d’un bon réseau pour pouvoir ramener des clients.
Un banquier senior raconte qu’il soumet les candidats au fameux ‘test de l’aéroport’ : que vous inspire l’idée de rester coincé 100 heures avec eux dans un aéroport ? Les banques aiment aussi embaucher des gens dont le CV met en évidence des activités extracurriculaires intéressantes et atypiques.
L’appartenance à un club de finance à l’université peut être un petit plus, mais qui reste limité – il faut avoir un poste à responsabilité dans l’un des ces clubs, et ne pas se contenter d’arriver à l’heure de l’apéro !
Les étudiants atypiques
Il existe également certaines autres règles qu’il est judicieux de suivre pour les candidats hors du schéma classique, en particulier celles et ceux qui ont déjà un peu d’expérience.
Pour Victoria McLean, « si vous candidatez pour votre premier poste de jeune diplômé, » et que « vous n’avez aucune expérience, la première chose à dire, c’est ne vous en faites pas. Ce que les banques recherchent, c’est du potentiel et de la passion. » Il est plus important de démontrer votre engagement pour le secteur (et le poste) que de cocher directement toutes les cases en termes d’expérience.
Par ailleurs, votre unique expérience est peut-être plus utile à une banque que vous ne le pensez. Victoria McLean cite l’exemple d’un de ses clients qui travaillait pour l’une des principales chaînes de supermarchés et (parallèlement) comme vendeur d’électroménager, et qui avait décroché un stage dans l’une des meilleures banques d’investissement américaines.
« Ce qu’il a fait a consisté à présenter les deux postes ensemble. Pour l’établissement d’électroménager où il travaillait, il a mentionné qu’il touchait au merchandising. Il avait contribué à la hausse des évaluations du service après-vente dans des proportions significatives. Et il avait mis en avant le type d’impact qui en avait résulté pour les ventes, » explique Victoria McLean.
« Ce à quoi il faut vraiment réfléchir, ce sont les compétences que l’établissement recherche. Si je veux entrer chez Goldman Sachs, que sais-je de ce qu’ils recherchent, et quels sont leurs valeurs ou leurs principes essentiels ? » Ce type d’informations est largement accessible sur leur site internet, souligne-t-elle. « Comment puis-je présenter mon expérience de manière à démontrer que j’ai les compétences et les valeurs en adéquation avec leurs recherches ? Et ensuite, qu’aurais-pu apprendre de mon expérience qui soit pertinent pour cet établissement ? »
En conclusion, vendez-vous. Faites preuve d’un peu d’imagination et vous verrez, c’est beaucoup plus simple que vous ne le pensez.
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