Comment Sam Bankman-Fried a réussi son entretien très bizarre chez Jane Street
Si vous avez un jour pensé que la question « quelle est votre principale faiblesse » était la plus difficile qui pourrait vous être posée en entretien d’embauche, il devient évident que vous n’avez donc jamais passé d’entretien chez Jane Street. L’établissement de trading électronique détient depuis quelque temps une sorte de record des entretiens uniques en leur genre, et par la même occasion les plus étranges qui soient. Cela dit, les gens survivent – pour preuve le cas du fondateur de FTX et ex-employé de Jane Street Sam Bankman Fried. Et son entretien semble en effet avoir été aussi bizarre qu’on pouvait s’y attendre.
Going Infinite, le nouveau livre de Michael Lewis, rapporte dans le détail le récit par SBF de son entretien pour un stage chez Jane Street. Tout a commencé par un entretien téléphonique. Après des problèmes de calcul mental pour débuter, du style douze fois sept, le niveau est monté d’un cran avec des questions de probabilité telles que « si vous lancez deux dés à six faces, quelle est la probabilité d’avoir au moins un trois ? »
Après avoir franchi cette première étape, SBF a été invité au siège de Jane Street où, selon ses propres termes, les choses se sont corsées. L’entretien en face-à-face aurait commencé par la remise à SBF de 100 jetons de poker figurant sa « mise », et l’information selon laquelle personne ayant perdu la totalité de ses jetons n’aurait jamais décrocher le moindre poste dans l’établissement.
Lui et les deux autres candidats participant à l’entretien se sont vu distribuer leur donne et proposer plusieurs options pour le moins curieuses, comme celle de payer pour changer une de leurs cartes contre une nouvelle. SBF, alors rapide et agressif, devança ses adversaires collègues d’entretien et poursuivit son chemin.
À partir de là, SBF a dû jouer seul pendant cinq tours. Pour l’un deux, il a reçu dix pièces ; l’une était tout à fait normale, avec 50% de chance d’atterrir côté pile ou côté face, mais les autres étaient pipées – avec un poids mal réparti et aucun moyen d’en savoir plus. À chaque fois qu’il lançait une pièce qui atterrissait côté pile, il gagnait un jeton. La complexité était augmentée par des paris au sein même des paris, dans la mesure où le trader qui menait le jeu proposait des paris sur le résultat du prochain jet.
Il a également dû répondre à d’autres questions, cette fois bien plus ambigües. L’une de celles dont SBF se souvenait le mieux était la suivante : « Quelle est la probabilité d’avoir un joueur de base-ball dans ma famille. » Il racontait qu’au-delà de l’estimation mathématique approximative du nombre de joueurs de base-ball dans le monde, ou du nombre de membres que compte la famille d’un individu moyen, il y avait également la probabilité accrue qu’on lui ait posé cette question à lui parce qu’il avait justement un joueur de base-ball dans sa famille, et celle aussi que ce soit une diversion. Selon SBF, la réponse qu’ils attendaient à cette question n’était autre que « Ai-je pris conscience que la question qu’on m’a posée contenait une information ? »
Est-ce toujours ainsi aujourd’hui ? Difficile de dire si la façon qu’a Jane Street de mener les entretiens a évolué, mais l’objectif de son processus d’entretiens est sans doute resté la même, comme en témoignent clairement les questions posées lors de récentes sessions. Pour SBF, l’approche de Jane Street « est de vous donner une connaissance et des relations partielles, qui ne peuvent être comprises que partiellement. » Ce qui compte, c’est votre propre approche de la réponse, pas la destination finale, dit-il avant d’ajouter : « il n’y a pas de bonnes réponses, il n’y en a que des mauvaises. »
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