Suppressions de postes chez SocGen en France : « Cette façon de faire est inacceptable »
C’est jeudi prochain que SocGen doit publier ses résultats 2023. On peut penser qu’elle aura connu mieux : dans le cadre de la réduction de coûts de 1,7 milliard d’euros et des 3 500 suppressions de postes annoncés en septembre dernier, SocGen a indiqué hier qu’elle prévoyait précisément 947 suppressions de postes sur les sites du siège à Paris dans un avenir proche.
Inutile de dire que le mécontentement est de mise chez les employés. Philippe Fournil, délégué CGT chez SocGen, écrivait hier sur son blog que la communication autour des suppressions de postes était « inacceptable. »
Cela ne tient pas seulement au fait que les 947 personnes vont être réaffectées au cours des trois prochains mois, ce qui pourrira inévitablement leurs vacances d’été, c’est la façon de communiquer sur ces suppressions de postes, précise Philippe Fournil. « Après neuf mois de silence, la direction générale ne nous a accordé qu’une heure quarante pour échanger vendredi, » argue-t-il. « À peine le temps de découvrir l’ampleur des dégâts annoncés et de commencer à poser des questions. »
Pire encore, Philippe Fournil relève que ce ne seront peut-être pas les dernières suppressions de postes cette année. « Plusieurs milliers de salariés supplémentaires pourraient être sacrifiés en 2024 ! »
Le méchant de l’histoire, c’est bien sûr Slawomir Krupa, Directeur général de SocGen depuis mai 2023. S’il a fait l’essentiel de sa carrière dans la banque au logo rouge et noir, c’est en banque d’investissement qu’il est resté le plus longtemps, une division où les sujets comme les vacances d’été sont moins sensibles. Il y a déjà procédé à des suppressions de postes en dérivés actions et produits structurés, ainsi que dans les postes tech délocalisés à l’étranger. Les dernières en date vont concerner la suppression de strates hiérarchiques en mode Citi, et la rationalisation destinée à booster l’efficacité des systèmes informatiques.
Comme toujours avec SocGen, ce n’est pas si terrible. En dépit des récriminations de Philippe Fournil contre les méthodes inacceptables, la banque a clairement indiqué qu’aucune suppression de poste ne se ferait par départ contraint. Au contraire, SocGen a indiqué hier vouloir procéder « au travers de mobilités internes, de transitions d’activité ou de départs volontaires ». Les détails sont en cours d’examen avec les syndicats, mais par le passé, SocGen s’est souvent montrée particulièrement généreuse : lors des précédents plans de départ volontaires en 2013, 2015 et 2016, elle avait offert à ses meilleurs éléments des packages atteignant jusqu’à 340k € pour partir de leur propre gré.
Selon Philippe Fournil, les négociations relatives aux conditions de départ doivent débuter lundi prochain. Une autre série de réunions générales a été eu lieu hier. Dans le même temps, Philippe Fournil indique également que les salariés français de SocGen aimeraient éclaircir quelques points : devront-ils travailler plus après les suppressions de postes ? Pourquoi les salaires n’ont-ils pas augmenté proportionnellement à l’inflation ? Les bonus seront-ils médiocres ?
Les salariés des autres banques françaises ne font guère preuve de compassion : « ce genre de choses est très inhabituel en France, » déclare l’un d’entre eux. « Ça montre l’étendue de leurs mauvais résultats. »
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