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Paris toujours en attente de 5 500 postes en banque prévus suite au Brexit

Nul doute que l’article de Lucy Burton dans The Telegraph la semaine dernière – « Macron n’a pas réussi à voler à Londres sa couronne de reine de la finance » - a dû susciter quelques grincements de dents. Mais le quotidien britannique pro-Londres ne prend pas en compte les nuances dans l’analyse des données, pas plus que le soutien indéfectible de deux grandes banques en particulier – JPMorgan et Bank of America – en faveur de sa rivale française.

D’après EY, seuls 7 000 postes ont été relocalisés de Londres sur le continent depuis l’entrée en vigueur du Brexit, un nombre donc sensiblement inférieur aux 12 500 prévus par le cabinet en 2016, mais bien loin de la « faible proportion » invoquée par The Telegraph. Sur ces 7 000 postes, 2 800 ont été transférés à Paris, même si ce chiffre doit lui aussi être considéré avec précaution.

Arnaud de Bresson, CEO de Paris Europlace, l’organisation chargée de promouvoir et développer la place financière de Paris, nous indique que ses données font état de 4 500 relocalisations directes sur les 10 000 attendues au fil du temps. Que les chiffres d’EY soient précis ou non, Paris reste largement en tête par rapport à Francfort et Dublin, deux villes qui ont accueilli respectivement 1 800 et 1 200 relocalisations d’après les estimations d’Arnaud de Bresson.

En choisissant la capitale pour en faire son hub de trading sur le territoire de l’UE, JPMorgan a été le principal moteur de la croissance financière de Paris depuis le début de l’ère post-Brexit. Avant le Brexit, JPMorgan employait 265 personnes à Paris, un effectif qui devrait passer à 800 d’ici à la fin de l’année. Emmanuel Macron, lui-même ancien banquier plutôt favorable à la finance – avait même inauguré en 2021 le nouveau siège français de la banque.

S’il se murmure que JPMorgan pourrait augmenter de 25% ses effectifs à Francfort, cela concernerait essentiellement la gestion d’actifs et la banque commerciale et d’investissement, ne laissant à Paris que le hub de trading. Rien de surprenant à cela quand on sait que Paris est aussi le siège d’Euronext, la première bourse de l’UE en termes de capitalisation boursière intérieure. Ou, pour reprendre les termes d’Arnaud de Bresson, « Paris est clairement le centre des marchés de capitaux de l’UE à 27. »

Dans le même esprit, Bank of America dispose elle aussi d’un important hub à Paris pour les marchés européens, même si on a pu voir certains de ses employés en partir pour retourner à Londres. Reste qu’à la fin de l’année dernière, elle employait environ 500 personnes dans la capitale.

Toutefois, la Ville-Lumière peine toujours à attirer les Londoniens de ce côté-ci de la Manche, et ce pour des raisons culturelles. À Londres, South Kensington est depuis longtemps le fief des expatriés français, qui y trouvent un accès quasi immédiat au Consulat, à l’Institut français et au lycée Charles de Gaulle (dont les voisins se plaindraient régulièrement de voir les élèves français fumer devant leurs portes…). Paris, en revanche, ne propose rien d’équivalent pour les britanniques susceptibles d’avoir le mal du pays.

L’une des préoccupations des banquiers arrivant en famille sur le continent concerne l’éducation des enfants. Paris en a pris la mesure et a engagé la construction de trois nouvelles écoles internationales dans la région : la première a ouvert ses portes l’an dernier, la deuxième le fera cette année, et la troisième sera opérationnelle en 2023. Mais si les enfants auront la chance de grandir en milieu bilingue, leurs parents pourraient continuer à voir la langue française comme un obstacle à leur épanouissement professionnel et personnel dans l’Hexagone.

Après les résultats du premier tour de la présidentielle dimanche, on attend maintenant l’échéance du 24 avril et l’issue de la confrontation finale Macron – Le Pen pour envisager ce que sera l’avenir de Paris. Le sentiment qui prévaut est que les réformes menées par l’actuel président ont peu de risque d’être remises en question ; et bien que Paris n’ait certes pas détrôné Londres dans la finance, elle poursuit bel et bien sa percée pour devenir le cœur des marchés de capitaux au sein de l’Europe post-Brexit.

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AUTEURNathan Risser

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