Une MD de Goldman Sachs balance sur l’équilibre vie pro/vie privée
Rebecca Anderton-Davies est déjà connue. Non pas pour sa fonction de managing director chez Goldman Sachs, où elle dirige la plateforme numérique ETF pour la région EMEA. Pas non plus pour ses interventions dans le cadre d’événements féminins à Londres. Rebecca Anderton-Davies est connue pour le yoga, et en particulier sur Instagram, où elle compte près de 100 000 followers. Mais elle pourrait bientôt connaître une nouvelle notoriété dans un autre contexte : une tentative assumée d’attaquer de front les problèmes qui assaillent toutes celles et ceux qui occupent des postes très prenants, et de proposer des moyens pour tenter de les gérer.
Rebecca Anderton-Davies est tout sauf fan de l’équilibre vie pro/vie privée. Dans son nouveau livre Shifting the Dials, elle ne fait guère d’efforts pour masquer son mépris pour le concept. Selon elle, l’équilibre vie pro/vie privée est une « connerie », un concept binaire, bidimensionnel et obsolète, qui aurait dû être enterré depuis longtemps. Elle n’est d’ailleurs pas plus fan du « lean in », des coachs de vie (ou du moins de ceux qu’elle a rencontrés) ou du « faire fonctionner son choix de vie. »
Rebecca Anderton-Davies est plutôt branchée compréhension de soi, priorités, flexibilité et pragmatisme. Sur le fond, son nouveau livre (le premier était consacré au yoga) traite de la compréhension des besoins à satisfaire pour être heureux et épanoui, et de sa recherche avec résilience, tout en reconnaissant qu’à certains moments de la vie, il peut s’avérer tout-à-fait sensé d’insister sur certaines priorités plutôt que d’autres ; si bien que lorsqu’on fait une découverte fortuite, il est opportun de « lever le pied dans la plupart des domaines, et de courir, vite, vers cette opportunité unique dans une vie. »
Si le cliché peut consister à voir les gros salaires en banque (les managing directors de Goldman Sachs touchent des salaires de 400 à 500 k $ - de 360k à 455k €, auxquels viennent s’ajouter les bonus) motivés par la seule réussite matérielle à l’exclusion de tout autre objectif, Rebecca Anderton-Davies assume pleinement le fait de reconnaître qu’un « emploi sûr et bien payé » et la possibilité d’élever ses enfants « dans une partie du monde préservée (pour l’instant) de menaces climatiques ou politiques extrêmes, ou de la mise en danger de l’état de droit » est fondamental pour elle. Elle ne vient pas d’une famille très riche ; elle a fait des petits boulots durant ses études et est entrée dans la banque via les opérations. Elle adore « travailler avec des gens vraiment brillants, résoudre des problèmes très compliqués et être bien payée pour ça. » Et elle aime même travailler au bureau. « Et m…, j’aime même assez les réunions ! J’adore le temps chaud et sec, et porter de beaux vêtements, » ajoute-t-elle.
Cela ne signifie pourtant pas que les autres doivent avoir les mêmes priorités. Cela signifie construire un « tableau de suivi » qui soit « le reflet honnête du genre de personne que vous êtes, de vos besoins authentiques et de vos véritables engagements, et des valeurs qui vous sont chères, ainsi que des ressources dont vous disposez pour atteindre vos objectifs, et des moyens que vous pouvez déployer pour y parvenir. »
Le livre de Rebecca Anderton-Davis a clairement été écrit avec l’accord tacite de Goldman, voire sa bénédiction, et peut être vu comme une riposte à celui de Jamie Fiore Higgins, paru l’an dernier ; cette autre (ex-) MD de Goldman Sachs avait romancé sa vie chez GS sous une lumière plutôt crue. Alors que Jamie Fiore Higgins se battait contre ce qu’elle qualifiait d’environnement sexiste assumé (ce que Goldman a toujours nié), Rebecca Anderton-Davies raconte que « l’année ou j’ai le moins travaillé de toute ma carrière en banque d’investissement, c’est celle qui a suivi mon congé maternité, quand je suis passée MD ». On imagine que Goldman n’avait rien contre ses cours de yoga ; pas plus que contre son désaveu cinglant de l’équilibre vie pro/vie privée ; elle est devenue MD alors qu’elle était mère de deux enfants. Rebecca Anderton-Davies est la nouvelle ambassadrice de la marque Goldman.
Tout n’a pourtant pas été facile. Elle rappelle n’avoir été promue MD qu’au bout de 11 ans de travail acharné, ponctués de craintes pour sa santé et de doutes quant à savoir si elle avait choisi la bonne voie. Mais elle reconnaît aussi que son cheminement a été facilité par le fait qu’elle soit « une femme blanche et mince, issue de la classe moyenne, élevée dans un pays riche par un père militaire et une mère enseignante. »
Le livre de Rebecca Anderton-Davies est surtout une tentative pour aider les autres à évoluer dans la vie et dans leur carrière d’une manière qui reflète la réalité « quadridimensionnelle » de l’existence. « La vie, c’est une série d’opportunités, de défis et de saisons, chaque catégorie requérant des investissements de temps et d’énergie totalement différents en fonction de priorités tout aussi différentes, » souligne-t-elle. « Au bout du compte, avoir la vie facile n’a rien à voir avec la facilité des choses, c’est savoir choisir les combats qui nous conviennent le mieux, si et où on le peut. »
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